Petite,
j’écoutais en boucle Alice au pays des merveilles, plongée dans le film comme
on plonge dans un bon bouquin, toujours aussi surprise de la fin, écoute après
écoute. Le générique terminé, je
m’exclamais « encore ! Je veux le revoir encore ! », indomptable. Ma mère, munie d’une patience qu’elle a su
aiguiser à travers les années, exécutait mon souhait, avec un sourire
d’incompréhension. C’est cette
incompréhension-là, qui nous soudait l’une à l’autre. De son côté, comment pouvait-elle imaginer
les raisons de mon obstination à revoir ce film sans queue ni tête. Et du miens, c’était cette totale perplexité
dans laquelle je tombais dès le film démarré, ces centaines de questions, de
pourquoi, d’hochements de tête, de soupirs, face au visionnement de l’œuvre,
qui me gardaient prisonnière de l’incompréhension. Les limites de mon intelligence ne me
permettaient pas de saisir quelconque morale, certes, mais mon imagination
débordante me permettait, à elle seule, de dresser nombre d’esquisse dans mon
esprit, nombre de possibilités, de raisonnements. Suite à quoi, je m’endormais à mon tour, dans
l’imaginaire de mon esprit, telle une Alice, un après-midi ensoleillé.
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