Mes larmes blanchissaient mes joues salies par ma lutte. Je courrais depuis des kilomètres, avalant les heures, ou alors c'était depuis des heures en avalant les kilomètres. Sans trop savoir, je courrais, appeurée, épouvantée. Je ne savais pas par quoi, je ne savais pas de quoi, mais j'avais peur. L'angoisse ralentissait chacun de mes pas, alourdissait chacun de mes sauts qui devenaient de plus en plus dur à lancer, de plus en plus difficile à encaisser. J'heurtais les feuilles à mon passage, les branches me déchiraient pendant ma course, mais je ne m'en faisais pas pour ça, on était quitte, les arbres et moi. Je courrais en direction du soleil, sans savoir pourquoi, son éclat m'aveuglant sans pour autant calmer mes visions d'horreurs. Tout était si blanc, si immaculé, ce qui contrastait durement à mes sentiments d'obscurité, de solitude et d'inconnu. Je sentais derrière moi l'angloutissement qui me guettait, la nuit gagnant de plus en plus d'espace au détriment du jour. J'ai voulu crier, je le jure, mais lorsque je tentai la chose, je sentis deux mains osseuses s'emparer de ma gorge pour en retenir les mots. Tout ce qui tomba de mes lèvres fut ce goût amer, ce goût métallique et l'impression d'avoir cent milles pièces de fer qui s'entassaient dans ma bouche. J'avais beau cracher, l'obstruction augmentait, au même rythme que mon angoisse. Le souffle court, le souffle rapide, précipité, beaucoup trop petit et si peu rafraichissant, avait peine à se rendre à mes poumons. Je pleurais, je courais, je crachais et je soufflais, suffoquant à mes angoisses, à cette vision. Au détour d'un arbre géant, nos regards se croisèrent, annonçant la fin de cette course précipitée, cette course palpitée. Je te voyais sans te reconnaître, sachant toutefois que c'était toi. Aucune caractéristiques, presqu'une ombre pour ma mémoire. Mais je le savais. Quelques flash, quelques impressions, le sentiment d'un amour profond, plus profond que ce que j'ai pu ressentir jusqu'alors. Rassurée, je fermis les yeux, tombai à genoux, et mon coeur faillit à sa tâche. Je sentis ta main dans mes cheveux. Je m'endormis.
Je m'endormis pour ensuite me réveiller, dans mon lit, sans toi, sans rien, dans une vie vide de tout, vide de toi. Je pleurai longtemps, sans pouvoir me l'expliquer, avant de me lever pour entâmer une nouvelle journée.
J'ai tenté de décrire le rêve que j'ai fait cette nuit, sans arriver toutefois à composer une description parfaite. Je crois malgré tout avoir réussi à bien traduire l'émotion qui m'accabla au court de cette nuit, ainsi que celle qui m'immergea à mon réveil. Je n'arrivais pas à m'expliquer ces pleurs, purgeant une peine qui était jusqu'ici bien enfouit, il me semble.
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