Vous savez.
Ya de ces moments où j'aime me faire comprendre d'un regard.
Bon on s'entend, je sais pertinemment que PERSONNE dans le monde peut décrypter la totalité d'un message purement visuel envoyé par un individu, aussi talentueux soit-il dans le domaine des mimes.
Mais il y a de ces messages qui me paraissent clairement évidents, sans que la parole ou le gestuel n'aient à intervenir.
Par exemple.
Lorsque c'est le matin, que je viens de me réveiller et que tu m'annonces que je dois te rendre des services, accomplir des tâches ménagères ou aller faire un don de sang, mes yeux, ils te disent clairement d'aller te faire voir ailleurs. Décryptes donc l'évidence : je n'écoute rien de ce que tu me dis, et ce, même si je hoche je la tête en remuant mon Quick matinal (je n'aime pas le café et le café ne m'aime pas. On est kit.). Attends que j'ai amorcé un semblant de discussion avant de m'annoncer ou de me demander quoi que ce soit. Je ne suis pas une fille matinale, moi et ma tronche on envoie des messages d'hostilité manifestes. Cramponne-toi à la table, à ton toast beurre de peanut et pratique ta patience. Tu en seras récompensé tôt ou tard.
Lorsque tu me demandes si je travailles bel et bien ici, alors que j'ai un name tag, un look de libraire, une pile de livres dans les mains (ou sur la tête) et que je suis géographiquement situé derrière le comptoir caisse, mes yeux, ils t'annoncent que ma bouche ne répondra pas à cette question et que mon cerveau attend ta prochaine question qui devra être intelligente au prochain coup, sinon c'est raté, tu auras perdu toute mon attention. Ça aussi, comprend le rapidement. Sinon, le prochain regard, il t'annoncera que je te méprise et que je n'ai aucunement envie de t'aider dans tes quêtes littéraires, aussi profondes soient-elles.
Quand ça fait pas moins de quelques heures que je cours pour une putain de prescription, que tu m'annonces que mes assurances ne reconnaissent toujours pas mon statut étudiant, que je dois poster je-sais-pas-quoi, que je te répète que je n'ai pas compris ton monologue, tes paragraphes, tes phrases, les mots ou même l'idée de ce que tu tente de m'expliquer, quand je soupire et que tes yeux rencontrent les miens... J'aime voir que tu pige illico que c'est peine perdue. Que je vais bientôt tourner les talons d'impatience, en te disant, sourire de psychopathe pendu aux lèvres, que c'est pas grave, que j'ai rien compris, que je veux rien comprendre mais que c'est la vie, que garde ma prescription dans ton système et que je reviendrai un jour avec des papiers intelligents. J'aime saisir dans ton regard le doute qui s'installe quant à l'état de santé mentale de ma personne. J'aime voir que tu fermes la bouche, lentement, sans mouvements brusques, de peur que ça provoque la crise d'hystérie que tu redoute tant. J'aime que tu me dises simplement que okay, oui, c'est correct, sans problème. J'aime imaginer que tu te sois peut-être pissé de terreur sur la cuisse et qu'à mon départ, tu iras te mettre en boule dans un coin en pleurant du sang de tes yeux.
Bref.
J'aime quand mes yeux parlent d'eux mêmes.
Beaucoup moins de mots, beaucoup moins de temps de perdu.
Efficacité accrue, satisfaction garantie, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Ceci dit, peut-être que tout ça c'est dans ma tête et que personne ne se rend compte de rien.
Mais moi, je le sens, le poids mon mon regard qui t'écrase la nuque.
Je sens mon pouls s'accélérer.
Je sens fragile cet équilibre qui fait que la vie des gens m'entourant à ce moment précis soit, pour le moment, épargnée.
Et je me dis que bon, messemble que c'est crissement évident.
Fin.
J'étais pissed, ce billet est mauvais, mais ça m'a fait du bien de mettre des mots sur ce que je gardais dans mon coeur. Frustration passée, tout va mieux. Merci.
Ya de ces moments où j'aime me faire comprendre d'un regard.
Bon on s'entend, je sais pertinemment que PERSONNE dans le monde peut décrypter la totalité d'un message purement visuel envoyé par un individu, aussi talentueux soit-il dans le domaine des mimes.
Mais il y a de ces messages qui me paraissent clairement évidents, sans que la parole ou le gestuel n'aient à intervenir.
Par exemple.
Lorsque c'est le matin, que je viens de me réveiller et que tu m'annonces que je dois te rendre des services, accomplir des tâches ménagères ou aller faire un don de sang, mes yeux, ils te disent clairement d'aller te faire voir ailleurs. Décryptes donc l'évidence : je n'écoute rien de ce que tu me dis, et ce, même si je hoche je la tête en remuant mon Quick matinal (je n'aime pas le café et le café ne m'aime pas. On est kit.). Attends que j'ai amorcé un semblant de discussion avant de m'annoncer ou de me demander quoi que ce soit. Je ne suis pas une fille matinale, moi et ma tronche on envoie des messages d'hostilité manifestes. Cramponne-toi à la table, à ton toast beurre de peanut et pratique ta patience. Tu en seras récompensé tôt ou tard.
Lorsque tu me demandes si je travailles bel et bien ici, alors que j'ai un name tag, un look de libraire, une pile de livres dans les mains (ou sur la tête) et que je suis géographiquement situé derrière le comptoir caisse, mes yeux, ils t'annoncent que ma bouche ne répondra pas à cette question et que mon cerveau attend ta prochaine question qui devra être intelligente au prochain coup, sinon c'est raté, tu auras perdu toute mon attention. Ça aussi, comprend le rapidement. Sinon, le prochain regard, il t'annoncera que je te méprise et que je n'ai aucunement envie de t'aider dans tes quêtes littéraires, aussi profondes soient-elles.
Quand ça fait pas moins de quelques heures que je cours pour une putain de prescription, que tu m'annonces que mes assurances ne reconnaissent toujours pas mon statut étudiant, que je dois poster je-sais-pas-quoi, que je te répète que je n'ai pas compris ton monologue, tes paragraphes, tes phrases, les mots ou même l'idée de ce que tu tente de m'expliquer, quand je soupire et que tes yeux rencontrent les miens... J'aime voir que tu pige illico que c'est peine perdue. Que je vais bientôt tourner les talons d'impatience, en te disant, sourire de psychopathe pendu aux lèvres, que c'est pas grave, que j'ai rien compris, que je veux rien comprendre mais que c'est la vie, que garde ma prescription dans ton système et que je reviendrai un jour avec des papiers intelligents. J'aime saisir dans ton regard le doute qui s'installe quant à l'état de santé mentale de ma personne. J'aime voir que tu fermes la bouche, lentement, sans mouvements brusques, de peur que ça provoque la crise d'hystérie que tu redoute tant. J'aime que tu me dises simplement que okay, oui, c'est correct, sans problème. J'aime imaginer que tu te sois peut-être pissé de terreur sur la cuisse et qu'à mon départ, tu iras te mettre en boule dans un coin en pleurant du sang de tes yeux.
Bref.
J'aime quand mes yeux parlent d'eux mêmes.
Beaucoup moins de mots, beaucoup moins de temps de perdu.
Efficacité accrue, satisfaction garantie, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Ceci dit, peut-être que tout ça c'est dans ma tête et que personne ne se rend compte de rien.
Mais moi, je le sens, le poids mon mon regard qui t'écrase la nuque.
Je sens mon pouls s'accélérer.
Je sens fragile cet équilibre qui fait que la vie des gens m'entourant à ce moment précis soit, pour le moment, épargnée.
Et je me dis que bon, messemble que c'est crissement évident.
Fin.
J'étais pissed, ce billet est mauvais, mais ça m'a fait du bien de mettre des mots sur ce que je gardais dans mon coeur. Frustration passée, tout va mieux. Merci.
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