Assise sur un coin de table de librairie, je contemple le vide en me disant « ouais putain, c'est ça la vie. Etre payée à rien faire, tout en philosophant sur la vie ». Et c'est là que ça m'a frappée. Durement. Solidement. Démesurément.
Un face-à-face avec la réalité alphabétique de ce monde.
Les yeux dans les yeux avec la bouteille de gaz à lighter (élément pratique dans une librairie puisque ce liquide miracle fait partir n'importe quel collant ou résidu d'étiquette de prix des livres. Ouais, c'est magique, je vous le dis. C'est un must, quand on vend des livres. C'est aussi un must quand on fait semblant d'en avoir et d'en vendre, des livres. Histoire d'avoir L'AIR de libraire. Tout est dans l'attitude ET les outils de travail.)
Alors bon, voici tu pas que mon petit chinois de l'Illinois a fait une faute en traduisant.
Une petit erreur grammaticale.
Un accroc anodin, presque mignon quand on y pense (Faut pas trop y penser non plus).
C'est alors que « lighter gaz » devient coquettement « un fluide plus léger ».
J'ai ris. Oh oui, je l'admet, je l'ai fais.
Sans remord.
Sur mon coin de table de librairie.
Merci, petit chinois de l'Illinois.
Grâce à toi, ma journée est enjolivée et maintenant beaucoup plus agréable à vivre.
Pas plus tard qu'une quinzaine de minutes après, alors que je me bas avec mon steak sur mon heure de lunch et déguste avec passion quelques légumes tout frais du Québec (Délicieux. Savoureux. Goûteux. Merveilleux. Un paradis oral, de quoi faire des liens avec le plaisir orgasmique et désirer créer un nouveau type de paraphilie déviante rattachée au plaisir bucal. Ya de quoi méditer.) Là, sous mes yeux, depuis déjà cinq bonnes minutes, un avertissement des plus convainquant :
« Les sacs en plastique peuvent être dangereux »(C'est vrai ! C'est vrai ! Je l'ai vu à la télé dans « le retour du sac en plastique ». Ils défonçaient des banques, kidnappaient des petites filles et vendaient de la coke dans les parcs.)
Et ça continue ainsi, dans un français impeccable : « Au danger de aviod d'asphyxie garde ce papier loin des bébés et des enfants ».
L'anglais, lui, il me propose gentilement que « To avoid danger of suffocation, keep this wrapper away from babies and children ».
Vous comprendrez mon choc.
Non seulement on utilise un mot totalement inconnu de la langue française (très chère langue française),
non seulement on me propose une phrase dépourvue de sens,
...
mais c'est qu'on me tutoie, ma parole.
En plus d'utiliser un mot inexistant dans une phrase décousue, on ose me tutoyer ?
C'est quoi ce délire.
On a grandit dans le même jardin d'enfant, peut-être ?
On a joué dans le même bac à sable, sans doute ?
NON, que je sache !
Suffit, petit chinois de l'Illinois, tu m'as vexée maintenant.
C'est ainsi que, tristement, je retourne à mon steak, déçue de perdre ce lien merveilleux que j'entretenais avec la traduction, en ce jour plus morose de librairie.
Yen aura pas de facile, qu'il disait...
Un face-à-face avec la réalité alphabétique de ce monde.
Les yeux dans les yeux avec la bouteille de gaz à lighter (élément pratique dans une librairie puisque ce liquide miracle fait partir n'importe quel collant ou résidu d'étiquette de prix des livres. Ouais, c'est magique, je vous le dis. C'est un must, quand on vend des livres. C'est aussi un must quand on fait semblant d'en avoir et d'en vendre, des livres. Histoire d'avoir L'AIR de libraire. Tout est dans l'attitude ET les outils de travail.)
Alors bon, voici tu pas que mon petit chinois de l'Illinois a fait une faute en traduisant.
Une petit erreur grammaticale.
Un accroc anodin, presque mignon quand on y pense (Faut pas trop y penser non plus).
C'est alors que « lighter gaz » devient coquettement « un fluide plus léger ».
J'ai ris. Oh oui, je l'admet, je l'ai fais.
Sans remord.
Sur mon coin de table de librairie.
Merci, petit chinois de l'Illinois.
Grâce à toi, ma journée est enjolivée et maintenant beaucoup plus agréable à vivre.
Pas plus tard qu'une quinzaine de minutes après, alors que je me bas avec mon steak sur mon heure de lunch et déguste avec passion quelques légumes tout frais du Québec (Délicieux. Savoureux. Goûteux. Merveilleux. Un paradis oral, de quoi faire des liens avec le plaisir orgasmique et désirer créer un nouveau type de paraphilie déviante rattachée au plaisir bucal. Ya de quoi méditer.) Là, sous mes yeux, depuis déjà cinq bonnes minutes, un avertissement des plus convainquant :
« Les sacs en plastique peuvent être dangereux »(C'est vrai ! C'est vrai ! Je l'ai vu à la télé dans « le retour du sac en plastique ». Ils défonçaient des banques, kidnappaient des petites filles et vendaient de la coke dans les parcs.)
Et ça continue ainsi, dans un français impeccable : « Au danger de aviod d'asphyxie garde ce papier loin des bébés et des enfants ».
L'anglais, lui, il me propose gentilement que « To avoid danger of suffocation, keep this wrapper away from babies and children ».
Vous comprendrez mon choc.
Non seulement on utilise un mot totalement inconnu de la langue française (très chère langue française),
non seulement on me propose une phrase dépourvue de sens,
...
mais c'est qu'on me tutoie, ma parole.
En plus d'utiliser un mot inexistant dans une phrase décousue, on ose me tutoyer ?
C'est quoi ce délire.
On a grandit dans le même jardin d'enfant, peut-être ?
On a joué dans le même bac à sable, sans doute ?
NON, que je sache !
Suffit, petit chinois de l'Illinois, tu m'as vexée maintenant.
C'est ainsi que, tristement, je retourne à mon steak, déçue de perdre ce lien merveilleux que j'entretenais avec la traduction, en ce jour plus morose de librairie.
Yen aura pas de facile, qu'il disait...
Ma-La-De.
RépondreSupprimerJ'aDORe cet article, et celui de la plage. Honestly, palme d'Or de l'article de blog le mieux écrit dans les dernières semaines (AU MOINS !)
Haha merci ! Mais toi aussi, t'as une jolie plume, madame ! ;)
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