jeudi 7 janvier 2010

Les temps sont durs.

Je sais pas trop quoi raconter, pour être honnête.
De ce temps-ci, je vois tout en noir, comme si yavait que ça devant mes yeux. J'ai beau creuser le brouillard, m'enfoncer plus loin en imaginant aboutir à la fin, yen a toujours et encore, de la misère. Je suis triste, j'ai le cœur infiniment en miettes et la peur au ventre de le voir se briser à jamais. C'est une chose, le deuil, encore plus la mort. Je veux dire, ça frappe en salope, par derrière, sans avertir ou à peine, t'arrachant par le fait même des gens que tu aimes, à qui tu es attaché. Moi on m'a arraché mes grands-parents coup sur coup, m'initiant au deuil assez tôt dans ma vie. On m'a forcé à être grande, à être forte, alors que j'étais en âge de me faire protéger et de jouer avec mes poupées. À 7 ans, je consolais déjà mon père qui perdait sa mère, et le reste ne fut qu'une suite de décès tous plus injustes que les autres. Et dernièrement, mon p'tit toutou adoré.

C'est une chose, perdre un animal de compagnie. Il devient vite un membre de ta famille, le centre de ton univers, la canalisation de tout cet amour, tendresse et affection que tu ne peux donner à personne d'autre. Il te console, te réconforte, te fait sourire et rire. Ça te fait toujours quelqu'un à serrer dans tes bras, quelqu'un qui ne te rejettera jamais, qui sera toujours là. Quand on te l'arrache, c'est une partie de toi qui part aussi. Tu deviens encore une fois plus fragile, te retrouvant seule avec toi-même. Évidemment, il te reste tes amis, ta famille, mais jamais on ne pourra remplacer ce condenser d'affection inconditionnel qui te dormait sur les pieds, ou dans le creux du cou la nuit. Tu ravales tes sanglots vite, parce que personne ne comprend que tu peux avoir le cœur fendu de perdre un animal, alors qu'en fait tu viens de perdre celui que tu protégeais, que tu chérissais, que tu enveloppais. Tu pleures en cachette, tu souris pour les gens. Hypocrite et infiniment triste.

La mort, c'est définitivement une bitch.
La maladie encore plus, parce qu'elle y conduit injustement des gens, sur un beat encore plus lent.

Ce que je veux dire ce soir, c'est que je peux vivre une tonne de deuils, des échecs amoureux par dizaine, des départ de gens vers d'autres pays, des distances imposées à des amitiés, je peux en vivre et j'en vis.
Mais je ne peux pas me permettre de la perdre, elle, ça non.
Juste pas, juste jamais, juste pas pour les 20 prochaines années de ma vie.
Non seulement je ne veux pas, comme n'importe qui ne le voudrait pas, mais je ne peux pas, j'y arriverai pas.

Je veux lui présenter mon futur amoureux.
Je veux qu'elle voit grandir mes enfants.
Je veux qu'elle me voit dans ma robe de marier.
Je veux la serrer dans mes bras à chaque moments de ma vie.
Je peux juste pas me la faire arracher présentement, j'y survivrai pas.
Laissez-moi la chance de la connaître, de l'aimer comme elle le mérite, d'apprendre d'elle.
Criss, j'ai 23 ans, j'suis une gamine, j'ai besoin d'elle comme jamais...
Mardi me fou les jetons comme j'ai jamais eu peur de ma vie. Les jours qui m'y conduiront seront probablement parmi les pires.

Putain, faites que mardi on aille des bonnes nouvelles.
Je vous en supplie.

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