Perdre la tête

Perdre la tête, c'est partir en direction de la pharmacie pour s'acheter du maquillage qu'on n'utilise pas, parce qu'on est ce genre de fille-là.

Perdre la tête, c'est aussi de partir en direction de la pharmacie pour s'acheter un autre vernis à ongle, que lui aussi il est rose, mais tsé pas exactement pareil comme l'autre qu'on avait trouvé (et pas encore essayé), pile poil entre les deux teintes qu'on aime le plus.

Perdre la tête, c'est se lever un matin et se dire "fuck off le ménage", même si on sait pertinemment qu'il ne se fera pas par pensée magique et qu'on se tapera le double le lendemain matin.

Perdre la tête, c'est sortir pour se taper le boxing day, pour s'acheter un paquet de films même pas en solde pis que finalement tu t'es tappé la foule du 26 décembre pour rien pentoute, y compris les coups de coude et l'attente en ligne dans le froid post-apocalyptique devant la boutique jusqu'à ce qu'elle s'ouvre enfin.

Perdre la tête, c'est de souper au resto, hésiter entre trois repas pour finalement opter pour deux desserts. Avec un grand verre de lait.

Perdre la tête, c'est s'acheter plein de nouveau linge, alors que t'as deux armoires pleine à craquer, sur le point d'exploser toutes les couleurs de camisolles innimaginable, en prétexant qu'il y avait des soldes incroyables de 50% (qu'on se le tienne pour dit, 150$, en solde ou non, c'est 150$. Rien de moins!).

Mais perdre la tête, c'est aussi lorsqu'on tombe amoureux. 

Lorsqu'on écoute un peu moins notre raison, pour se laisser un peu plus bercer par nos émotions.

Et depuis deux ans, je ne cesse de retomber amoureuse de toi,

qui chaque jour me fait un peu perdre la tête, à ta façon.